La police municipale armée ?
La police municipale armée ? En fin de séance du dernier conseil municipal, Mikaël Delalande, porte-parole du groupe d’opposition « Mieux vivre à Donges » a souhaité avoir des précisions publiques sur l’intention du maire d’armer les policiers municipaux. « Nous avons lu dans la presse, que la municipalité a sollicité l’État pour armer la police municipale. Vous avez obtenu un accord ainsi que la mise à disposition d’une arme. Dans le contexte auquel nous sommes confrontés avec l’état d’urgence, nous souhaitons connaître les missions que vous souhaitez confier à la police municipale dans le cadre de cet accord. »
Pouvoir de police du maire
En l’absence du maire, l’élu n’a pas obtenu de réponse précise quant aux missions nouvelles confiées à la police puisque l’armement de la police municipale relève des pouvoirs propres au maire. Il semble toutefois que la démarche auprès de la préfecture n’ait été effectuée qu’à titre conservatoire. La réponse devrait avoir lieu lors d’une prochaine réunion de la commission du personnel. Récemment, les deux policiers municipaux dongeois ont été dotés de gilets pare-balles.
Donges : la préfecture valide, le maire nuance « Je n’en ai pas encore débattu avec le groupe majoritaire. Aucune décision n’est prise à ce jour », insiste le maire de Donges François Chéneau. N’empêche. La préfecture a bien confirmé que Donges a candidaté pour armer sa police municipale dans le cadre du dispositif prévu après les attentats de janvier. Le dossier a, d’ailleurs reçu un avis favorable, comme quatre autres communes du département (lire ci-contre). François Chéneau rappelle que certes « l’armement de la police municipale relève des pouvoirs propres au maire », mais, précise-t-il, « je ne décide jamais qu’en bureau municipal et après avis de la commission sécurité. La démarche auprès de la préfecture n’a été effectuée qu’à titre conservatoire. Les annonces que je pourrai faire à ce sujet interviendront après les validations en bureau municipal et avis de la commission sécurité », sans en préciser le calendrier. Récemment, les deux policiers municipaux de la commune ont été dotés de gilets pare-balles.
LA TURBALLE: En juin 2016, la ville va armer ses policiers municipaux. L’annonce a été faite en fin de conseil municipal, mardi soir. Le maire de La Turballe, Jean-Pierre Branchereau, a informé ses collègues qu’à partir de juin 2016, la police municipale disposera de trois armes Magnum.357. Le fruit de « longues discussions » au sein de la majorité turballaise, assure le premier édile. L’opposition a d’ailleurs regretté que le débat n’ait pas été porté devant l’ensemble du conseil. Pour cinq ans La proposition a été faite par le préfet « suite aux attentats de janvier dernier », rappelle Jean-Pierre Branchereau. Avec la loi de sécurité intérieure qui a découlé des événements de Charlie Hebdo, 4 000 armes ont été mises à disposition des communes, à titre expérimental, pour cinq ans. « Nous avons reçu un courrier du préfet nous indiquant ces modalités. Puis nous avons discuté durant des mois, avant de décider finalement en septembre, de nous porter candidat ». La réponse positive du préfet est arrivée il y a une dizaine de jours. Formation spécifique Cinq communes ont ainsi vu leur candidature aboutir : Haute-Goulaine, Basse-Goulaine, Carquefou, Donges et La Turballe. « Ce ne sont pas les seules qui ont une police municipale armée, mais celles qui le font dans le cadre de ce dispositif », précise le cabinet du préfet. « Cela ne concerne que trois policiers agréés, pas les ASVP [agent de surveillance de la voie publique, NDLR] », insiste le maire. Les agents bénéficieront d’une formation « d’une quinzaine de jours » avec « une remise à niveau tous les ans ». « Cela va nous coûter 4 000 € », note Jean- Pierre Branchereau. « Prévention » Reste une question : pourquoi ce choix ? Le maire défend un système de « prévention » pour « protéger nos agents ». « On peut avoir un risque de déviance vis-à-vis d’une certaine population. Cela peut calmer les ardeurs ». L’élu dit en avoir parlé à ses homologues de Cap Atlantique. Sans créer d’enthousiasme. Coralie Durand (avec J.-F. Clapier, CLP)