« Nous avons été sidérés d’entendre la direction Yara balayer d’un revers de main, les remontrances de l’État quant à ses rejets polluants dans l’air et dans la Loire. L’industriel ne montre aucune inquiétude malgré ses mises en demeure et le lancement d’une instruction judiciaire, déclare Mickaël Delalande, élu du groupe Mieux vivre à Donges, à propos de la rencontre entre le directeur de Yara et quelques élus, organisée par le maire de Donges, le 6 mai. Rappelons que le maire a refusé nos demandes de vote d’une motion pour la prise de position officielle de la commune contre ces pollutions qui perdurent. »
Dans un courrier qu’il a adressé le 11 mai au sous-préfet, le groupe d’opposition évoque une contradiction entre le discours tenu par le directeur du fabricant d’engrais et le contenu des arrêtés de mise en demeure. « Le directeur perçoit un acharnement excessif des autorités et des associations et estime que les seuils sont drastiques pour son entreprise dans notre département. La société assure ne pas avoir de rejets de poussières à plus de 700 m de son site. Elle affirme également avoir réalisé une étude pour démontrer que ses produits sont solubles dans l’eau et sans impact pour l’environnement ou à des seuils minimes. »
Face à ce diagnostic non partagé entre Yara et l’État, le groupe demande au sous-préfet « une information sur la situation du site Yara et sur les risques sur la santé et l’environnement, compte tenu de l’inquiétude de la population et l’étude épidémiologique en cours dans l’agglomération nazairienne ».
La réponse du sous-préfet, Michel Bergue, datée du 31 mai rappelle la dangerosité des installations de Yara, site classé Seveso seuil haut et indique par ailleurs que « le site Yara France de Montoir-de-Bretagne figure parmi les principaux émetteurs industriels de polluants dans l’eau (premier émetteur régional industriel en azote en phosphore en 2018 et dans l’air (premier émetteur régional en poussières totales et second émetteur national en particules de taille inférieure à 10 pm). » Il reconnaît que « Yara France ne respecte pas les conditions fixées par arrêté préfectoral depuis des années ». Et confirme qu’« aucun bilan de fonctionnement de l’unité pilote de traitement des rejets atmosphériques, ni échéancier de mise en conformité globale n’ont été présentés à ce jour ».
Le sous-préfet assure cependant : « Je serai extrêmement vigilant quant à l’amélioration de la situation de ce site industriel. »